Nouvelle-Calédonie, une biodiversité d’une grande richesse

La Nouvelle-Calédonie est un hotspot de biodiversité dans le Pacifique avec un taux d'endémisme très élevé de sa flore (76 % d'espèces endémiques) et de sa faune terrestre. La Nouvelle-Calédonie abrite la seconde plus grande barrière récifale au monde (1 600 km de long) dont une grande partie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Située au cœur de l'Océanie, la Nouvelle-Calédonie est un archipel du pacifique Sud-Ouest. Les plus anciennes traces d'occupation humaine remonteraient à 1 300 av. J.-C. Les Kanak se seraient installés dans l'archipel, environ 200 ans av. J.C. Découverte par James Cook en 1774, sa colonisation commence au XIXe siècle et elle est proclamée française en 1853. L’île principale de la Nouvelle-Calédonie est appelée Grande-Terre. Il existe 28 langues vernaculaires Kanak et huit aires coutumières.

  • Capitale

    Nouméa, située à 16 744 km de Paris

    Surfaces terres émergées

    18 564 km2

    Surface de la Zone Économique exclusive

    1 740 000 km2

    Population

    271 407 habitants au recensement de 2019

    Statut

    Collectivité régie par le titre XIII (articles 76 et 77) de la Constitution française, introduit par la loi constitutionnelle du 20 juillet 1998 relative à la Nouvelle-Calédonie. Ce statut constitutionnel, précisé par une loi organique et une loi du 19 mars 1999 relatives à la Nouvelle-Calédonie, découle de l'Accord de Nouméa, signé le 5 mai 1998. En 2023, la situation institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie est en discussion et évoluera à l’avenir.

Les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie

Les récifs coralliens abritent plus du tiers de la diversité marine connue de la planète soit plus de 90 000 sur 242 000 espèces marines répertoriées actuellement alors qu’ils n’en représentent qu’une infime surface (0,2 % environ). Au total, 845 espèces de coraux bâtisseurs de récif (au niveau mondial) ont été recensées sur la ceinture intertropicale. Parmi ces dernières, 231 sont listées dans les catégories menacées (vulnérable, en danger et en danger critique d’extinction) de la liste rouge de l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature).

Situation de la Nouvelle-Caldonie

Situation de la Nouvelle-Caldonie

© MNHN

Les coraux bâtisseurs de récif

Les récifs coralliens calédoniens s’étendent sur plus de 1 600 km de linéaire. Ils hébergent 14 337 espèces (selon Taxref 2019), soit près de la moitié de l’ensemble des espèce marines des outre-mer, dont 607 espèces de coraux bâtisseurs de récifs ou scléractiniaires (INPN 2023). Les coraux sont de petits animaux coloniaux dont chaque individu est un polype. Ils vivent en étroite relation avec des algues unicellulaires, les zooxanthelles. Cette association, à bénéfice réciproque (la symbiose) entre les minuscules algues et les polypes, permet l’élaboration de véritables monuments de « calcaire ». Pour ce qui concerne la grande Barrière de Corail d’Australie, ces bioconstructions sont visibles depuis l’espace. Les coraux peuvent avoir différentes couleurs et les zooxanthelles aux pigments brun/vert contribuent à la coloration des coraux.

Le triangle de la biodiversité indopacifique

La Nouvelle-Calédonie, allant de 20° à 22°30 Sud de latitude et de 164° à 168° Est de longitude, est située à quelques milliers de kilomètres au Sud-Est de ce qui a été décrit comme le centre de la biodiversité indopacifique. Ce dernier, situé dans un triangle s’étendant des Philippines au Nord, de la Papouasie/Nouvelle Guinée à l’Est et de l’Indonésie à l’Ouest, regroupe la plus grande richesse spécifique de Scléractiniaires (coraux durs à zooxanthelles) avec 605 espèces. À partir de ce triangle de la biodiversité, un gradient négatif de biodiversité s’étend dans le Pacifique Sud du Nord au Sud et de l’Ouest vers l’Est. La Nouvelle-Calédonie devrait être comprise dans ce triangle de corail compte-tenu de sa très grande richesse spécifique notamment de scléractiniaires. La Nouvelle-Calédonie est un hot spot de la biodiversité marine.

Écorégions et richesse spécifique de coraux zooxanthellés en Nouvelle-Calédonie

Écorégions et richesse spécifique de coraux zooxanthellés dans le triangle de la biodiversité indopacifique (d'après les données du Coral Geographic). Chaque écorégion a plus de 500 espèces.

© MNHN

La biodiversité marine de Nouvelle-Calédonie

Poisson Perroquet de Nouvelle-Calédonie

La biodiversité dans les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie : Scarus niger ou poisson perroquet

© IRD - P. Laboute

Grâce à ses outre-mer, la France représente la deuxième superficie maritime au monde avec 11 millions de km2. Les outre-mer abritent 80 % de la biodiversité.

Biodiversité en chiffre

Dix pour cent des récifs coralliens de la Planète se situent dans les outre-mer et permettent à la France d’être le quatrième pays au monde pour ses récifs coralliens après l’Indonésie, l’Australie et les Philippines. La Nouvelle-Calédonie représente plus de 50 % de la surface des récifs et lagons ultra-marins : 35 873 km2 et 1 600 km linéaire de récifs. Les structures récifales sont particulièrement variées. On distingue deux grands ensembles : les récifs océaniques et les récifs continentaux avec leurs récifs barrières, récifs frangeants, massifs coralliens de lagons, atolls (plus rares).

Inventaire des espèces dans les eaux calédoniennes

15 945 espèces recensées dans les eaux calédoniennes (valeurs communiquées par l’INPN et les spécialistes et ne correspondant pas à la richesse spécifique réelle qui est plus importante).

GroupesNombre d'espèces
Algues et plantes à fleurs marines454
Scléractiniaires (coraux bâtisseurs de récifs)607
Mollusques (gastéropodes, bivalves, céphalopodes,…)4 409 dont 119 endémiques
Echinodermes (oursins, étoiles de mer, holothuries,…)257
Poissons2 580
Serpents marins15
Tortues Marines4
Oiseaux marins75

Ces données sont issues de l’INPN 2023.

Tortue à écailles : Nouvelle-Calédonie

Eretmochelys imbricata ou tortue à écailles (Nouvelle-Calédonie)

© MNHN - S. Faninoz

Focus sur quelques espèces

Parmi les 25 espèces de mammifères marins, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) séjournent dans les eaux calédoniennes durant la saison fraîche c’est-à-dire en juillet-août. Ces eaux abritent aussi la troisième population mondiale de Dugong (Dugong dugon), quatre espèces de tortues marines dont la tortue verte (Chelonia mydas) et la tortue grosse tête (Caretta caretta), viennent pondre sur les plages calédoniennes. Le requin-baleine (Rhincodon typus) et le puffin fouquet (Puffinus pacificus) sont aussi des visiteurs temporaires. Le Nautile (Nautilus macromphalus), céphalopode endémique, est une autre espèce emblématique.

Les récifs et lagons de la Nouvelle-Calédonie inscrits au patrimoine mondial

Portrait d'un dugong dans les eaux de la Nouvelle-Calédonie

Portrait d'un dugong dans les eaux de la Nouvelle-Calédonie 

© D. Buisson

Depuis le mois de juillet 2008, une partie des lagons et récifs de Nouvelle-Calédonie sont inscrits sur la prestigieuse liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité de l'UNESCO. Six zones marines représentent l’ensemble de la diversité des récifs et écosystèmes associés de cet archipel français du Pacifique Sud. Ils constituent un des trois systèmes récifaux les plus vastes du monde.

Une biodiversité de superlatifs !

Ces sites, d’une beauté extraordinaire présentent une diversité exceptionnelle d’espèces de coraux, d’invertébrés marins, de poissons et de reptiles ainsi que des écosystèmes associés aux récifs tels que les mangroves et les herbiers. Plusieurs espèces marines sont emblématiques comme les tortues, les baleines ou les dugongs.

Poissons dans les récifs coralliens Hienghène en Nouvelle-Calédonie

La biodiversité dans les récifs coralliens de la Nouvelle-Calédonie : Scarus niger ou poisson perroquet

© IRD - P. Laboute

Une situation géographique unique

La Nouvelle-Calédonie est un petit bout de terre émergée, comme la Nouvelle-Zélande, du continent submergé Zealandia. La Calédonie actuelle daterait de l’Oligocène, c’est-à-dire une « petite » trentaine de millions d’années et non de 80 millions d’années comme on l’a cru pendant longtemps. Ces événements géologiques successifs ont eu d’importantes conséquences sur l’évolution de la vie animale et végétale (le biote) de la Calédonie.

Le complexe récifal presque continu qui entoure la Grande-Terre offre une variété de formes allant des récifs barrières aux récifs frangeants et massifs coralliens lagonaires.

Des paysages sous-marins d'exception

Les lagons et récifs coralliens tropicaux de Nouvelle-Calédonie sont parmi les systèmes récifaux les plus beaux du monde. Ils sont caractérisés par une grande diversité de formes sur une zone relativement restreinte : deux vastes récifs barrières consécutifs, des récifs de pleine eau et des îlots coralliens ou encore des formations récifales réticulées à proximité du rivage, sur la côte occidentale. La richesse et la diversité des paysages de l’arrière-plan côtier apportent une touche esthétique particulière de qualité exceptionnelle. La beauté ne s’arrête pas à la surface ! Une diversité spectaculaire d’organismes peuple les structures coralliennes massives avec des arches, des grottes et d’importantes fissures dans les récifs.

Des mesures de protection et de gestion

Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et les provinces Nord, Sud et Iles Loyauté sont en charge de la protection et de la gestion de l’environnement marin en Nouvelle-Calédonie.

Des plans de gestion intègrent la participation de tous les acteurs locaux. Des efforts permanents de protection et de gestion des espaces marins sont déployés pour maintenir le caractère intact actuel des écosystèmes de récifs coralliens et la résilience des récifs face aux changements climatiques.

Le parc naturel de la mer de Corail (créé en 2014) avec une superficie d'1,3 million de km2, commence à 12 milles nautiques au-delà du récif-barrière et s’étend jusqu’à 200 milles marins (1 mille nautique = environ 1 852 mètres) est la plus grande aire marine protégée française et la quatrième au monde.

En Nouvelle-Calédonie, la gestion du site inscrit au patrimoine mondial l’UNESCO depuis 2008 est sous la responsabilité des trois provinces, du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de l’Agence Néo-Calédonienne de la Biodiversité et de l'État.

Carte du patrimoine mondial : la Nouvelle-Calédonie

Carte du patrimoine mondial : la Nouvelle-Calédonie

© MNHN

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